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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 17:05
Face à la surdité de l’entreprise vis à vis des revendications et des besoins des salariés, la mobilisation en cours se renforce, avec un appel à la grève unitaire pour le 29 juillet 2009 sur tous les sites en France, et un rassemblement devant le siège de Teleperformance, 6 rue Firmin Gillot, Paris 15ème, à partir de 9h30, à l’occasion d’un CCE exceptionnel.



La mobilisation, appelée par l’ensemble des organisations syndicales, a été particulièrement suivie ce 29 juillet sur les 28 sites de Teleperformance, comme le montrent les taux de grévistes suivants : Bordeaux 50%, Rennes 80%, Lyon Saint Victorien 90%, Montigny 60%, Le Mans 20%, Orléans Fleury 30%, et avec aussi des débrayages à Villeneuve d’Ascq, Toulouse, etc…

 

Devant le siège à Paris, 200 personnes des sites franciliens menacés de fermeture, mais aussi de Lyon, touché également par des suppressions de postes dans l’encadrement, se sont rassemblées dès 10h, puis sont partis en manif devant le siège d'Orange. Il s’agit d’un des principaux donneurs d’ordre de Teleperformance, et les salariés ont voulu l’interpeller sur sa responsabilité dans le développement du moins disant social, avant de revenir devant les locaux de Teleperformance.

 

Avec difficulté, en raison des réticences de la direction, une délégation des salariés des sites Teleperformance Centre Est est reçue par le CCE qui se tenait ce jour-là. Juste après les prises de parole, u

ne cinquantaine de salariés entrent dans la salle. M. Lemauff (DRH) et M. Lequerré (Directeur des Relations Sociales) sortent, seul M. Thounens, directeur des opérations restera, pour entendre les salariés.


Les interventions venues aussi bien de conseillers, responsables d'équipe, que de chargés de qualité formation ou de responsables d’activités portent non seulement sur le refus du plan social et des quelques 500 licenciements qui en découleraient, mais aussi sur les conditions de travail, le manque de moyens (formation, fournitures, effectifs...) pour faire un travail de qualité, la surcharge de travail, le niveau des rémunérations, le recours à des contrats précaires, les horaires décalés et variables qui ne permettent pas une vie personnelle satisfaisante...

 

Car la mobilisation d’hier a marqué non seulement le refus des salariés d’être sacrifiés et mis au chômage au nom de la rentabilité d’une entreprise qui ne justifie d’aucune difficulté économique à l’appui de son projet de restructuration, mais aussi une opposition forte aux tentatives de la direction de passer en force ses projets de salariés à tout faire par la polyvalence, de rémunération variable liée à l’atteinte d’objectifs et de mise sous condition d’ancienneté de rares avantages comme les titres restaurant, ainsi que d’annualisation du temps de travail.

 

En cela, la lutte des salariés de Teleperformance rejoint celles qui se multiplient dans le secteur des centres d’appels, aussi bien chez les donneurs d’ordre que chez d’autres sous-traitants comme Sitel ou Transcom, où la mobilisation a forcé la direction à revoir son projet de réduction du temps de travail et des salaires et d’annualisation.

 

La CGT appelle au développement de luttes convergentes et unitaires pour exiger ensemble le maintien et le développement de l’emploi stable, l’augmentation des salaires, une organisation du temps de travail qui permettent de vivre et d’avoir une vie en dehors du travail.



 

Numéro un des centres d’appel, valeur sûre de la Bourse, Teleperformance mérite aussi figurer dans le palmarès de têtes des entreprises aux pratiques anti-sociales. Et les éléments pour justifier ce choix sont nombreux.

 

 

On pourrait citer la mise en place du travail à domicile à 100% (avec un retour sur site trimestriel) sans consultation des Comités d’Etablissement, ou la vision très particulière de la direction de la négociation. Suite à la réorganisation juridique des différents sites en Unité Economique et Sociale, tous les anciens accords sont dénoncés et doivent être renégociés. Mais les réunions se résument à de simples séances de lecture de projets ne reprenant que les propositions de la direction, même quand le refus des organisations syndicales est unanime, comme sur l’annualisation du temps de travail. Puisque la direction a prouvé en séance sa maîtrise de la lecture, nous ne pouvons qu’espérer qu’elle la mettra enfin en pratique avec les propositions syndicales…

 

Mais c’est avec un projet de restructuration de la société Centre Est que Teleperformance pourrait décrocher le premier prix dans la surdité et le mépris des salariés.

 

Comme d’autres, Teleperformance essaie de mettre sur le dos de la crise économique des restructurations visant tout simplement à diminuer ses frais fixes. D’où l’examen par le CCE d’un plan de sauvegarde de l’emploi concernant près de 500 salariés (sans compter les intérimaires, CDD et salariés des entreprises prestataires, pour le nettoyage ou l’accueil), dû à la fermeture de 3 sites franciliens et à la suppression de postes d’encadrement. Un projet qui ne repose sur aucun élément sérieux, au point que l’inspection du travail envisage un procès-verbal de carence.

Refusant de se voir proposer un aller simple vers la case chômage, les salariés des sites de Lyon et de l’Ile de France se sont fortement mobilisés, notamment le 7 juillet devant le siège, mais aussi en multipliant les initiatives sur leurs sites. Avec comme résultat principal la mise en place de vigiles sur plusieurs sites.

A Montigny (78), pour une raison encore inexpliquée, le flux d’appels de l’activité gérée pour le compte d’Orange a été particulièrement faible depuis fin juin. Et personne ne s'en plaindrait, surtout pas nous qui refusons les cadences et les objectifs de productivité épuisants, s'il n'y avait pas la rémunération variable, dont le principe est contestable mais permet d’améliorer des salaires fixes à peine plus élevés que le SMIC.

Les démarches auprès de la direction pour obtenir une compensation n’ayant abouti qu’à des propositions ridicules pour une entreprise qui a fait 10% de marge et 1,78 Md€ de chiffre d’affaires en 2008, la colère des salariés est montée d’un cran. Les souris d’ordinateur en ont même un matin toutes perdu la boule ! Pour interpeller le donneur d’ordre, quelques appels ont été transférés vers des dirigeants d'Orange. Au lieu de prendre la peine d’ouvrir le dialogue avec les salariés, la direction a préféré les mesures de rétorsion : plus aucun appel Orange n’arrive sur le site de Montigny depuis le 23 Juillet, et plusieurs salariés sont menacés de sanctions avec mise à pied conservatoire.

 

 

Dans un communiqué du 6 Juillet, à l’occasion de l’entrée de Teleperformance dans le Club des Acteurs de la Modernisation de l’Etat,  l’entreprise titrait : satisfaire l’usager et le citoyen, un enjeu collectif majeur.

Mais les usagers peuvent-ils être satisfaits et trouver un service de qualité quand les salariés chargés de leur répondre sont traités de manière aussi déplorable, et travaillent dans des conditions loin de respecter les personnes tant sur le plan physique que moral ?

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