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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 09:29

 

Début juillet, alors que les salariés de l’activité d’Orange savaient que Teleperformance les vouaient à la case chômage dans son projet de restructuration, le flux d’appels s’est presque tari. On ne s'en plaindrait pas, nous qui combattons les exigences de production démesurées, leurs conséquences sur la santé, la fatique physique et mentale que cela entraine, la difficulté qu'il y a à répondre de manière satisfaisante aux clients dans ce cadre... s'il n'y avait pas certains impacts.

 

La conséquence directe, c’est la baisse du salaire à la fin du mois. Par le système de la rémunération variable, basée, entre autres, sur la productivité (nombre d’appels pris, nombre de ventes), on pousse les salariés à travailler plus, mais cela permet aussi à l’entreprise de jouer sur la rémunération finale, d’avoir un moyen de pression sur les salariés et de mise en concurrence entre eux. Très peu de conseillers se défoncent pour atteindre les objectifs parce qu’ils y croient. Nous cherchons à atteindre les objectifs (quand c’est le cas, certains s’en fichent) pour deux raisons principales : que nos responsables nous laissent tranquilles, et pour avoir un peu plus à la fin du mois et compenser un salaire fixe trop faible.

 

Quand les conseillers de Montigny ont commencé à se mobiliser sur une compensation financière à la baisse de rémunération variable, les revendications ont pris une forme tout à fait intéressante, même si sur le coup la portée n’en était pas forcément évidente.

Ce qui a émergé des discussions, c’est l’exigence d’une somme fixe sur la fiche de paie et identique pour tous.

 

Même si cette revendication n’a pas (encore !) abouti, même si sa formulation n’a pas été très claire et a fait débat, elle n’en est pas moins essentielle, car elle met à mal un moyen essentiel pour les entreprises d’augmenter la productivité de leurs salariés et de diviser les salariés. C’est pourquoi ce mode de rémunération est si fréquent. Il n’est d’ailleurs pas nouveau. Ce n’est qu’une évolution du travail aux pièces : les ouvriers étaient payés en fonction de ce qu’ils avaient produit.

 

La proposition faite par la direction est bien loin de cette revendication somme toute très simple. Encore une fois, l’entreprise cherche à garder une part commerce individualisée, et comme d’habitude, avec un système de calcul complexe.

Prise en compte du volume d’appels de juin pour chaque conseiller

Prise en compte du taux de placement net de chaque option vendue par chaque conseiller sur le mois en question

Prise en compte du nombre de jours travaillés sur le mois concerné

 

Cette proposition a été refusée. A nous de voir si nous avons envie de creuser cette piste, d’élargir aussi aux contrats précaires, car la différence de statut n’empêche pas qu’ils fassent partie de notre communauté de travail

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